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Monsieur Lazhar

26/10/2012 | Cinéma | 0 commentaires

 

Monsieur Lazhar
Film de Philippe Falardeau
Avec Fellag, Sophie Nélisse, Emilien Néron…

 

(Par Elias Abou-Mansour)

 

   image monsieur Lazhar.jpg Le film de Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar, emporte le spectateur dans l’univers d’une école primaire canadienne et dans son drame : le suicide d’une enseignante dans sa classe. Suite à cet acte violent, les jeunes élèves sont profondément choqués. Bachir Lazhar, l’immigré, propose alors ses services. Néophyte dans le domaine, il est embauché.
Monsieur Lazhar est un homme au visage marqué par la souffrance. Il a vécu les affres de la guerre civile algérienne. La spirale de la violence, l’intolérance lui ont pris  sa femme et ses enfants. Meurtri, emmuré dans la culpabilité d’être l’unique survivant, il s’exile au Québec et demande l’asile politique. A l’instar des milliers de démocrates arabes, Bachir Lazhar, pétri par la douleur, a choisi l’expatriation. La force du film réside dans les nombreuses questions qu’il soulève. Comment un immigré algérien ayant vécu un drame et subi une immense souffrance peut-il consoler les traumatismes de jeunes écoliers ? Comment peut-il garder son secret ? Comment un étranger menacé d’expulsion du territoire canadien peut-il conserver sa courtoisie et sa sociabilité ? Comment un simple remplaçant maladroit, accablé,  peut-il enseigner efficacement tout en écoutant les élèves avec altruisme et amour ?  Comment Bachir Lazhar va-t-il vivre et réussir son intégration au Canada ?

    Quel est donc l’objectif de ce film ? Malgré ces questions, le réalisateur Philippe Falardeau, laisse percer une lueur d’espoir. Bachir signifie en effet  en arabe « porteur de bonnes nouvelles ». De surcroît, c’est un film multiforme. Le cinéaste veut-il critiquer le système éducatif québécois ? Il fait pourtant l’apologie du métier d’enseignant et montre qu’il apprécie le professeur Bachir Lazhar. En effet, ce dernier est profondément convaincu qu’il suffit d’aimer les enfants pour pouvoir enseigner. Il reproduit les anciennes méthodes pédagogiques, ignorant les nouvelles et leur métalangage redondant. En outre, la tendresse de monsieur Lazhar se révèle plus efficace que les méthodes des psychologues scolaires. Avant tout Philippe Falardeau souhaite évoquer l’intégration des immigrés dans la société canadienne. La musicalité de l’accent algérien n’est-elle pas un indice de tolérance et d’acceptation de la différence ?  Elle implique la place de l’étranger dans la société d’accueil.  Le cinéaste montre  la richesse  procurée par  l’étranger dans la société dans un film émouvant où Fellag excelle dans son rôle. Son humanisme et sa générosité sont sublimes.

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