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Mongolia

22/10/2004 | Livres | 0 commentaires

MONGOLIA
Bernardo Carvalho
(Editions Métailié 2004)

(Par Annie Forest-Abou Mansour)

    Un vice consul, surnommé l’Occidental par les autochtones, est chargé malgré son aversion pour la Mongolie, de rechercher un jeune photographe disparu dans l’Altaï. Afin de retrouver le jeune homme, il suit l’itinéraire indiqué par ce dernier dans son carnet de voyage abandonné en cours de route. Durant ses recherches, le  diplomate rédige aussi un rapport, lu ultérieurement et en même temps que le carnet du disparu, par un supérieur hiérarchique.

 

    C’est ainsi que  Carvalho donne naissance  à un véritable roman gigogne. MONGOLIA propose en effet deux récits de voyage et  trois narrateurs. Trois calligraphies, trois écritures constituent cet ouvrage,  permettant ainsi au lecteur de découvrir la Mongolie, région reculée du monde, hermétique, étrange et étrangère pour les trois voyageurs. Les différences culturelles et linguistiques suscitent des malentendus et l’incompréhension : « La différence culturelle engendre une tension permanente », «  L’occidental (…) continuait à penser qu’on le bernait et (…) ne comprenait rien à ce qui se passait autour de lui ».. De ce fait, bien souvent seuls les aspects négatifs des êtres et du pays s’imposent : « ganbold m’accompagne (…) et ne part pas tant qu’il n’a pas la certitude que je suis en sécurité dans l’appartement avec la porte bien fermée à clé. Il dit qu’en aucun cas je ne dois l’ouvrir. A cause des ivrognes. Et, évidemment, ce conseil n’améliore pas mon impression de la ville ». Les connotations péjoratives abondent dans les descriptions : : «La ville est affreusement  triste et poussiéreuse. Le ciel est couvert et tout est gris et sale. C’est le bout du monde. Un gros bidonville  au milieu de la plaine où  flotte une odeur de graisse de mouton bouillie. L’endroit est sinistre. », « Dans  la chambre catégorie luxe de l’hôtel Buyan, il n’y a pas d’eau courante. La ville est infestée de moustiques. Je pense que l’égout est à ciel ouvert… »

 

    On est loin, avec MONGOLIA de Carvalho, de l’univers mongole lumineux  et poétique présenté par Galsan Tschinag. En effet, MONGOLIA donne à voir essentiellement la face obscure de cette culture en voie d’extinction

 

 

 

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