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L’Ogre de barbarie ou l’art d’André Loncin

15/01/2000 | Théâtre | 0 commentaires

Du 11 au 15 janvier 2000
au Théâtre des Jeunes Années (TJA)
Lyon 9°
renseignements et location
04 72 53 15 15

Textes Anne-Marie Collin
mise en scène André Loncin
avec André Loncin
Pout tout public à partir de 9/11 ans

(par Annie Forest-Abou Mansour)

« C’est un marchand d’histoires qui nous entraîne dans un terrain vague où il a installé un cabaret de fortune, juste à l’arrière de la fête foraine … Nous écoutons le singulier personnage nous raconter une terrible histoire de chair et de sang, une histoire d’ogre dévoreur d’enfants.

L’Ogre de barbarie, écrit par Anne-Marie Collin, mis en scène et joué par André Loncin est un théâtre de la surprise. En effet, avec cette pièce le théâtre traditionnel est aboli. Quelques instants après leur arrivée, les spectateurs qui attendaient devant une porte aux lumières clignotantes multicolores sont détournés par une espèce de Gavroche claudicant au ton gouailleur vers un terrain vague entouré de palissades. L’espace théâtral du TJA : les gradins, les fauteuils de velours rouge et la scène ont disparu. L’opposition scène-salle n’existe plus. Les spectateurs étonnés gagnent alors des bancs de bois inconfortables placés en demi cercle. Face à eux, des objets de bois poussiéreux gisent sur le sol. Un orgue de barbarie déposé sur un antique landau les domine. Le tout est vaguement éclairé par quelques lampes rudimentaires. Derrière la palissade, des voix off, de la musique révèlent la présence d’une fête foraine.

C’est une scène d’extérieur et les spectateurs font partie intégrante de cette scène. Le ton est donné d’emblée. Il s’agit d’un spectacle populaire animé par un saltimbanque pauvre, aux vêtements usés, au langage familier. Abel Portegnard, troubadour du XXIe siècle circule au milieu des spectateurs, les interpelle, dialogue avec eux. La déclamation ressemble à de l’improvisation. Musique égrenée par le vieil orgue fatigué, danses, chants se succèdent. Le metteur en scène a fait de ce théâtre une réalité à laquelle le spectateur adhère pleinement. Ce dernier vit la fiction. Il assiste, de nuit, à la campagne, à un spectacle ambulant.

Par son intense présence, le comédien devient Abel Portegnard. Il interprète de telle sorte son personnage qu’on peut croire que la claudication d’Abel est la sienne. Le jeu, l’image deviennent réalité. L’ogre dévoreur d’enfants va surgir parmi nous.

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