Sélectionner une page

Brundibar

3/05/2001 | Théâtre | 0 commentaires

Brundibar

Du 18 avril au 2 mai 2001

au TJA, Lyon 9e

Pour tout public à partir de 8/9 ans

Production Ensemble Justiniana, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical.
 Orchestre et Maîtrise de l’Opéra de Lyon.

(par Annie Forest-Abou Mansour)


 L’orchestre de l’opéra de Lyon, huit comédiens, une trentaine d’enfants du CE2 à la 3eme, interprètent avec brio Brundibar de Hans Krasa, compositeur allemand né en 1899 à Prague et décédé en 1944 à Auschwitz. Cet opéra pour enfants présente une intrigue simple et concentrée. Un garçonnet et une fillette, Pepicek et Aninka tentent, en chantant, de se procurer de l’argent pour acheter du lait destiné
à leur mère malade. Pour ce faire, ils prennent modèle sur Brundibar, un géant chevelu, hirsute, peu sympathique, qui gagne sa vie en jouant de l’accordéon. Après de nombreuses difficultés, dues entre autres au méchant Brundibar, le succès gratifiera enfin les deux enfants, aidés d’un groupe d’écoliers qui chantera et dansera en leur compagnie.

Au début du spectacle, sur une scène plongée dans l’obscurité et le silence, les jeux de lumière dessinent des rayures sur les costumes blancs des petits comédiens. Créateurs de toute une ambiance angoissante, ils replacent le spectateur dans le contexte initial de cet opéra. En effet, BRUNDIBAR a « été travaillé par des enfants juifs à l’orphelinat de Prague, puis s’est poursuivi pendant leur déportation au camp de concentration de Terezia ».. Ensuite, les couleurs harmonieuses des vêtements des différents groupes, les mouvements et les danses, les enchaînements vifs et rapides, les chants alternés des chœurs et des solistes, les parties parlées, I’éclat de la trompette, la douceur tour à tour allègre ou triste des violons, l’égrènement des notes du piano entraînent le spectateur dans un maelstrom enivrant et émouvant.

Les acteurs, les musiciens, c’est évident, mals aussi tous ces enfants jouent et chantent merveilleusement bien. Le garçonnet qui interprète Pepicek, outre une belle voix aux modulations variées, révèle déjà une présence intense sur scène, un jeu expressif et talentueux. La langue tchèque dans les parties chantées crée un léger barrage à la compréhension de l’intrigue. Mais dans cet univers musical, la sonorité des mots importe, à la limite, davantage que leur signification. Cette langue étrangère au spectateur ne nuit en aucune façon aux indéniables qualités des jeux et de la musique. Une fois de plus, le TJA offre au public, un spectacle savoureux et foisonnant.

 

 

Deux enfants tentent de gagner en chantant de quoi acheter du lait pour leur mère malade. Dérangés, les habitués du lieu chassent les enfants. Aidés par un oiseau, un chat et un chien qui se chargent de trouver des renforts, ils reviendront à la tête d’une bande d’écoliers, et occuperont à leur tour le terrain.
Le Livret de Brundibar adopte le schéma de maint conte consolateur, où le faible finit par triompher. Un opéra joué et rejoué par des enfants internés au camp de Terezin, une façon de résister et de conserver quelque espoir.

0 commentaires

Commentaires récents