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Aimemotion

9/07/2013 | Musique | 0 commentaires

 

Aimemotion
Musique et chansons de Franck Courtheoux      
(Aimemotion, 2013)

 

(Par Joêlle Ramage pour toute  la partie musicale et technique      
et
 Annie Forest-Abou Mansour)

 

    image aime motion.jpgFranck Courtheoux, auteur compositeur, parolier, musicien, allie  dans ses clips la beauté de sa voix et de sa musique à des messages et des images,  véritables hymnes à la vie, à l’Amour, à la paix. Le Mont Saint Michel devient une île protectrice, éloignée de tous conflits : « Entre les vents et marées de Paris ou d’Alger, on vient te visiter pour la paix », tendue vers les cieux et l’infini. La colombe, symbole de paix, le cierge, symbole de la vie dans le Christ ressuscité, la fillette en partance vers l’avenir, toutes ces images disent la sérénité, la Vie, ce don merveilleux et précieux. Mais c’est surtout sur la richesse musicale que nous devons insister.
    Dans
On l’appelle Michel, la douceur des grupetos introductifs débouche sur une mélodie colorée sublimée par une voix de ténor lascive aux terminaisons douces, sans vibrato excessif. Chaque phrase musicale respire et est ponctuée par une baisse de tonalité. Le phrasé impeccable et nuancé de la mélodie permet d’ancrer les mots du texte. L’étonnante convergence entre l’immense étendue de sable des Monts et la langueur de la mélodie donne un effet de douceur intense à cette délicate chanson.     

     Caminatas Sagradas Mayas  qui propose un voyage musical dans un univers grandiose de pierres et de forêts verdoyantes, habité par de nombreux animaux sereins au regard tendre et innocent, créant une impression de vie exubérante et paisible,  est un sublime hommage au « chemin Sacré des Mayas ». Les quatre notes lascives à la flute de pan suivies de quatre accords consonants très marqués et répétés, introduisent une mélodie douce et apaisée interprétée à la flute, derrière laquelle évolue le  tempo très régulier de la batterie ; l’harmonieux duo entre la flute et une batterie de plus en plus présente semble ne pas vouloir se rompre et on aimerait que la musique s’attarde; mais  très rapidement la mélodie gagne en puissance et la rythmique s’emballe créant un effet d’agitation très sensuel et étourdissant. L’accélération du rythme est cependant brève et l’effet de souffle s’épuise dans un solo de flute régulier. La batterie prend à son tour le relais pour offrir sa prestation soliste, régulière et apaisante. L’’auteur a su, de manière très efficace, mettre en orchestration deux instruments très différents.
    Quant à Immersion,  après le son du flux et reflux de l’océan couvert par la flute de pan qui s’achève sur trois notes aigues, l’orchestre symphonique attaque une mélodie suave et profonde en mode majeur qui s’épanouit sur les trois mêmes notes aiguées de départ, plus effacées. Quelques terminaisons en mode  mineur apportent comme un sentiment de douleur à l’ensemble. Une batterie très régulière vient admirablement casser les effets presque soporifiques de cette mélodie suave ; le vibrato d’un improbable violon  ajoute à l’effet d’intemporalité, effet joliment brisé là aussi par la  rythmique de la batterie qui revient de manière lancinante. Jouant à son tour avec le fond symphonique, un piano égraine quelques notes claires en gamme ascendante et un triangle ajoute sa sonorité cristalline sur un fond de batterie régulière, comme pour extraire l’ensemble d’une certaine torpeur ou d’une certaine immersion. La mélodie s’achève en boucle sur le flux et reflux  lancinant de l’océan.
    Dans Varna, après une introduction sentimentale au clavier avec alternance d’aigus et de graves, le soubassement mélodique en mode mineur confère à la chanson un douloureux sentiment de tristesse, confirmé par les paroles de l’auteur dont les fins de phrase se terminent très souvent sur des accents mineurs. Mais, ô surprise !  ouverts par trois notes aigues, les accents endiablés et enthousiastes d’une danse slave très connue cassent brutalement cet air suave à la profondeur insaisissable, ce qui crée une bienheureuse bouffée de bonheur et de liberté.  Un accord ascendant en mode majeur sur fond de variante musicale de la danse slave termine l’œuvre, apportant la promesse d’une véritable ouverture sur l’espérance.        
    Amateurs de musique et d’esthétique, nous ne pouvons que nous « immerger » dans l’univers gorgé d’émotion de Franck Courtheoux.

 

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